Fin du périple
Le départ a été plutôt difficile mais j’en aurais vraiment profité jusqu’au bout, sortie retrouver des amis tous les soirs de ma dernière semaine à Sydney… en fait ça n’a pas beaucoup changé de d’habitude ! Sauf que je savais que c’étaient les dernières fois et que même si je reverrai sûrement certains, ça ne sera plus jamais pareil.
Parce qu’il fallait bien s’y résoudre, Pablo et moi on a organisé une grosse soirée d’adieux à la maison : au gré des allez-venus on devait tourner autour de 40 personnes dans notre petit intérieur, Pablo avait fait tourner sa collection de chapeaux, ambiance géniale, difficile de s’arracher.
Le jour suivant et sans vraiment avoir dormi, j’ai pris le large avec Mael (rappel : ami et ex collègue du consulat), direction Sunshine Coast et les Whitsundays Islands. On a quand même réussi à se faire appeler à la porte d’embarquement pour avoir trop traîné au café, j’avoue qu’on était pas très frais… Une fois dans l’avion, j’ai vraiment réalisé que je partais, ça m’a foutu le bourdon mais j’avais mon séjour dans les îles pour me remettre. Le soir, à bord du Pacific Star, Kelly (notre skipper à l’humour acéré) nous a fait faire le tour du propriétaire (un catamaran suffisamment spacieux pour 20 personnes) et nous avons fait connaissance avec nos compagnons de misère (ambiance jeune, un groupe d’Américains gentils mais bruyants, un couple d’Anglais sympas et des Allemands assez discrets). Enfin, je n’ai pas fait long feu et sous le poids des semaines de manque de sommeil accumulé, je me suis endormie à 9h, bercée par les vagues. Réveillés à 7h pour le petit dèj, on étaient dégoûté par le temps : c’est sous la pluie que nous avons accosté sur Whithaven Beach, où paraît-il on trouve le sable le plus blanc du monde, utilisé par la NASA pour ses microscopes. C’était assez frustrant de découvrir ce panorama magnifique sans pouvoir en profiter ! Heureusement, j’avais mon parapluie ! (non, je ne suis pas maniaque, il se trouvait juste là par hasard…) Dans ces moments là, on se rassure en se disant que ça aurait pu être pire… Le plus drôle c’est qu’après s’être baladés dans l’île on a attendu une bonne demi-heure sous des trombes d’eau le bateau tombé en panne ! Le temps s’est un peu éclairci ensuite, on a mouillé l’ancre dans Blue Pearl Bay pour une introduction à la plongée et Mael s’est bousillé la moitié d’un tympan à 2,5 m de profondeur, à croire qu’il est maudit ! Le lendemain, réveil paradisiaque sur la baie métamorphosée par le beau temps, on a mis le cap vers le sud de la Grande Barrière, le nez au vent ! Là-bas j’ai pu mettre en pratique mes connaissances toutes fraîches en plongeant autour du récif, on est descendu à 18 m, c’est tellement génial de pouvoir se balader sans devoir remonter à la surface… L’apres-midi j’étais repartie pour un safari photo en snorkelling et en toute liberté, parce que l’ennui avec la plongée c’est qu’il faut suivre son buddy ! On a redécollé pour aller voir le soleil se coucher dans une anse ravissante bordée par une langue de sable sur laquelle nous nous sommes prélassés la matinée suivante avant de rentrer tranquillement au bercail, bien requinqués par l’air marin ! Sur le chemin du retour, Mael nous a réussi l’exploit de balancer notre appareil photo « jetable » par dessus bord… aussitôt récupéré par notre gentil skipper qui a fait demi-tour exprès, inespéré !
De retour a Airlie Beach, on a retrouvé Priscilla (folle de la côte est, elle faisait une étape sur son road trip Sydney-Cairns) qui devait continuer l’aventure avec nous…
Le soir on a rejoint nos compagnons de voyage pour un pot d’adieux au pub beauf du coin, et dans une ambiance country ; on a enfilé les bières ! Je n’étais bien sûr que spectatrice d’un jeu qui consistait à retourner d’un coup de pouce son gobelet (vide) aussi vite que possible, et faire passer à son voisin pour faire gagner sa rangée… Conclusion : les Américains ont beaucoup d’imagination quand il s’agit d’alcool, mais ne tiennent pas la route ! Théorie déjà testée avec la pratique du keg-stand dans les soirées US, mais qui demanderait toutefois plus d’investigations par soucis d’ouverture d’esprit…
Finalement, notre histoire de camping sur Hook Island est tombée à l’eau car les prix avaient tellement grimpé que ça nous revenait moins cher d’aller se poser les doigts de pied en éventail sur Daydream Island : plus proche, attrape-touriste, mais c’est tout ce qu’on demandait ! 2 jours / 1 nuit de farniente dans un resort semi-luxueux, accueillis avec des colliers de coquillage pqr un personnel ultra-souriant aux chemises à poissons kitchissimes… la piscine à 25° face à la plage, et Cosmo en table de chevet ! Donc on a bien fait nos pachas pour décompresser de nos dures vies citadines avant de revenir à la réalité.
Car j’ai du les laisser continuer leurs vacances pour rentrer passer quelques heures à Sydney. Arrivée à 23h, je n’ai pas pu m’empêcher de rendre une dernière visite à des amis. J’ai fini mes bagages entre 6 et 9h, une galère de faire le tri, et sans pouvoir peser mon fatras, j’ai pas arrêté de stresser pour les excédents… A raison, puisque malgré la générosité conventionnelle de l’hôtesse, j’ai du renvoyer 14 kg de fringues par bateau après un second écrémage déchirant ! Et comme si cette histoire ne m’avait pas assez retardé, je me suis fait retenir à la douane : mea culpa, j’ai sorti le grand classique du couteau suisse, toujours rageant ! Au moins je n’ai attendu que 5 mn le décollage… acte manqué ? Quoiqu’il en soit, je me retrouve à Hong Kong et quelques heures me séparent encore de la France et de la fin de mon aventure australienne, le temps est passé trop vite !